1. « L’absentéisme n’est pas un problème dans mon organisation »

Bart Teuwen : « Les chiffres de l’absentéisme en Belgique ne cessent d’augmenter chaque année. Le taux d’absentéisme total est passé d’environ 4 % à près de 6 % entre 2008 et 2019. Ce pourcentage représente le nombre de jours de maladie par rapport au nombre de jours prestés. Notre pays se situe également dans le top 10 des pays européens présentant le taux d’absentéisme le plus élevé. »

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« Ces chiffres généraux ne sont pas nécessairement pertinents pour votre organisation. Il peut donc être intéressant d’examiner les chiffres par taille d’entreprise et par secteur et de les comparer avec vos propres chiffres. Il y a donc fort à parier que l’absentéisme a également augmenté chez vous au cours des dernières années. »

Grâce à l’Employment Tracker, SD Worx, un prestataire de services en RH, suit les données intéressantes, telles que le nombre de jours prestés et les chiffres sur les différentes formes d’absentéisme pour différents secteurs et diverses tailles d’entreprises. Consultez ici le rapport du début de l’année 2021.

2. « Une politique d’absentéisme ne s’avère judicieuse que dans les entreprises où le travail physique est prépondérant »

Bart Teuwen : « L’absentéisme n’est pas seulement le résultat de problèmes physiques. Bien plus encore : les troubles mentaux augmentent bien plus que les troubles physiques et sont de plus en plus souvent le motif de l’absentéisme, principalement chez les employés et les fonctionnaires. Si l’on considère les chiffres de l’absentéisme des administrations locales, ce ne sont certainement pas toujours les services extérieurs ou d’autres lieux de travail où le travail physique est prépondérant qui sont en tête. »

« Dans la politique d’absentéisme des organisations ou des départements où le travail physique est prépondérant, il est préférable de mettre l’accent sur d’autres aspects que dans les bureaux. Chez les ouvriers, il est par exemple plus intéressant de mettre davantage l’accent sur la sécurité, tandis que chez les fonctionnaires et les employés, la résilience est un élément auquel il faut plus que jamais être attentif. »

« Une politique d’absentéisme est une question d’efficacité. Les organisations ont souvent déjà mis en place de nombreuses initiatives, mais une politique globale fait défaut. »

3. « Une politique d’absentéisme nécessite de gros investissements »

Bart Teuwen : « Une solide politique d’absentéisme est une question d’efficacité. Les organisations ont souvent déjà mis en place de nombreuses initiatives, mais une politique globale fait défaut. Une entreprise - même la plus petite PME - dispose d’une stratégie RH et/ou d’une stratégie générale au niveau de l’entreprise. Y intégrer l’absentéisme ne nécessite pas un important investissement supplémentaire. Vous pouvez aussi consulter aisément les chiffres de l’absentéisme auprès de votre secrétariat social ou via votre logiciel de gestion de l’absentéisme. »

« D’autres étapes nécessitent parfois des efforts un peu plus considérables. Apprendre aux dirigeants à mener des entretiens d’absentéisme et faire analyser les chiffres de l’absentéisme par les collaborateurs des RH, par exemple : cela représente un coût en termes de temps et sur le plan financier. Mais, lorsque l’on calcule le retour sur investissement, ces investissements valent doublement la peine. »

4. « Plus les actions pour lutter contre l’absentéisme sont importantes, plus l’impact est grand »

Bart Teuwen : « Les petites réussites sont souvent plus bénéfiques que les grandes initiatives. Constater qu’une action spécifique porte ses fruits suscite l’enthousiasme et peut avoir un effet positif. Commencez dès lors par un projet pilote dans un département ou une équipe, afin d’obtenir l’adhésion d’une partie des collaborateurs et passez ensuite seulement à la vitesse supérieure. »

« En vouloir trop tout de suite, ce n’est donc pas une bonne idée. Par ailleurs, dans la plupart des organisations, une politique d’absentéisme n’est pas une solution unique face à toutes les situations. Une initiative qui fonctionne pour un département n’a pas nécessairement le même effet dans une autre équipe. Suivez dès lors de près les résultats et les réactions et apportez des adaptations où cela s’avère nécessaire. Autrement dit, une politique d’absentéisme n’est jamais totalement achevée. »


« Les petites réussites sont souvent plus bénéfiques que les grandes initiatives. Une action spécifique qui porte ses fruits suscite l’enthousiasme et peut avoir un effet positif »

5. « Les certificats médicaux sont le pilier principal de ma politique d’absentéisme »

Bart Teuwen : « Un certificat médical apporte une certaine clarté, mais relègue - à tort - tout l’absentéisme au plan médical. Nous nous retrouvons ainsi dans une situation binaire : malade et en incapacité de travail ou pas malade et capable de travailler. Dans la pratique, la situation des collaborateurs est souvent beaucoup plus nuancée. »

« Ou l’absentéisme ne va-t-il pas exploser si l’on supprime le certificat médical ? Les Pays-Bas et les pays scandinaves l’ont déjà fait il y a quelque temps et leurs chiffres ont justement diminué. Une politique d’absentéisme sans preuve écrite ouvre la porte à davantage de contacts entre l’employeur et ses collaborateurs. Et ce dialogue objectif et chaleureux est le point de départ d’une politique d’absentéisme positive et durable. »